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« Cahiers d’histoire de vie »

Un support au dialogue et à l’élaboration du sens ?

A la suite de « La démarche d’accès au langage » , la malle pédagogique s’enrichit d’une nouvelle publication intitulée : « Cahiers d’histoire de vie  : un support au dialogue et à l’élaboration du sens ?  » 

Dans ce livret, Dominique Spriet illustre la démarche d’accès au langage:: les partenaires développent ensemble ici et maintenant une trace « palpable-écrite » appelée « cahiers d’histoire de vie ». Grace à ce support les deux partenaires sont en capacité d’approfondir une situation, d’en parler et de la partager plus tard avec d’autres.

Cet ouvrage présente des exemples concrets d’utilisation de la démarche d’accès au langage Il est le fruit d’une longue co-construction de cette démarche par l’équipe du centre pour enfants pluri handicapés de la rue Daviel* dont Dominique Spriet était alors à la direction, des jeunes accompagnés en grande difficultés de communication et leur famille.

Cet ouvrage est conçu comme un véritable guide pour tous les professionnels qui souhaitent se lancer dans cette approche avec un groupe de jeunes ou en individuel.

*Le centre pour enfants plurihandicapés de la rue Daviel ( aujourd’hui CEPH envoludia) accueillent des enfants sourds avec troubles associés et des enfants avec des troubles complexes du langage.

Télecharger gratuitement le livret en format PDF.

EXTRAITS

« Mon approche philosophique de l’éducation repose sur le principe suivant : toujours
essayer de faire de chaque activité un moment significatif, agréable, si possible, pour
les deux partenaires. Ces activités découlent de la vie “ordinaire normale“ et peuvent
concerner toutes sortes d’événements. Donc, pour favoriser la réalisation de cet objectif,
les partenaires développent ensemble ici et maintenant une trace “palpable-écrite“ que
j’ai appelée “cahier d’histoire de vie“. Avec un tel support les deux partenaires sont en
capacité d’approfondir la situation, d’en parler et de la partager plus tard avec d’autres.
Ceci suppose que les partenaires (professionnels, familles) développent une attitude
de confiance en une évolution positive, en un développement optimal de la personne
SA.C, quelles que soient les limites que l’on ignore.
Compte tenu de cette confiance dans les capacités de l’enfant ou de l’adulte SA.C, on
lui propose d’acquérir des connaissances plus étendues que celles qu’il est sensé pouvoir
s’approprier.
Nous devons nous attendre à ce que la personne SA.C soit en mesure de saisir,
de comprendre tout ou partie de ce qui est partagé afin qu’elle progresse dans sa
compréhension du monde extérieur et dans sa communication. C’est parce que la plupart
des enfants dont nous nous occupions avec l’appui du “cahier d’histoire de vie“ ont
répondu positivement en progressant dans leur compréhension de l’environnement et
dans leurs capacités à communiquer que le code pictographique Daviel s’est développé et
continue à se développer. Pour illustrer l’évolution de cette approche au fil des ans, nous
allons explorer dans les chapitres suivants quelques exemples de “cahiers de vie“ et leur
impact sur la personne SA.C. »

« L’étude analytique a un aspect historique ; elle passe en revue le développement du code
pictographique de 1987 à 2007. La plupart des données que nous allons examiner sont
des documents scannés de conversations écrites, extraites de “cahiers de vie” réalisés
au fil des jours avec les enfants au CEPH.

Nous cherchons à expliquer comment, en co-construisant le “cahier d’histoire de vie”
ici et maintenant avec les personnes SA.C en phase pré-linguistique, nous entretenons
le dialogue et la création de sens, et comment, en raison des progrès des enfants,
nous avons dû développer un code de communication plus complet afin d’enrichir
l’expression linguistique et l’accès à la compréhension de l’environnement.
Le “cahier d’histoire de vie” et le code Daviel sont étroitement liés. »

‘Agenda :
Très rapidement, nous avons commencé à utiliser un agenda “une page par jour” sur lequel
les faits et les sentiments étaient “notés” avec les enfants. Ce pouvait être un morceau
d’emballage, une fleur ou un billet de théâtre, un dessin, ou des pictogrammes selon
le niveau de compréhension de l’enfant. S’il s’agit d’un objet, il est souvent choisi par
l’enfant lui-même. Ces agendas étaient essentiels pour la construction de la notion
de temps, mais encore davantage comme support de mémorisation. Leur permanence
permet la relecture et la désignation afin d’engager la conversation avec un partenaire.
L’un des garçons devait être à nouveau opéré de la jambe : lorsque sa mère le lui a expliqué
en signes, il est allé chercher un ancien agenda remontant à deux ans sur les étagères
de sa bibliothèque, l’a feuilleté et a demandé en désignant des éléments de ce support
s’il devait subir la même opération qu’auparavant. Puis il a donné à sa mère l’agenda en
cours afin de représenter les étapes du déroulement de la future intervention. Sa mère
déclara : “Même s’il pouvait communiquer avec quelques signes, il n’aurait pas pu s’exprimer
autant sur sa préoccupation, son anxiété, ses craintes, comme il l’a fait en se reportant
à son ancien agenda.”

« Par expérience, de nombreux enfants exposés à cette approche ont progressé dans leur façon
de communiquer et sont passés d’un mode d’expression uniquement fondé sur le comportement
à une forme de communication plus “codée”. Ces progrès sont souvent liés aux familles
et à la façon dont elles se sont approprié cette approche. De nombreux parents peuvent écrire en
pictogrammes et s’exprimer en LSF.
Certains enfants changent de structure pour intégrer un établissement pour sourds ou une
classe spécialisée en milieu ordinaire. »

Éditions Laplane et le Centre Daviel.

Imprimé en mars 2020 par les élèves de l’INJS de Paris.- ISBN 978-2-9562287-1-4

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