Appui ressource aux équipes de professionnels:

La préoccupation centrale du Centre de ressources Robert Laplane est d’accompagner les établissements et services médicosociaux à mieux prendre en compte la globalité de la situation de handicap de la personne de façon à répondre aux besoins de l’usager avec plus de cohérence et plus de continuité. 

Trois grands principes sous-tendent nos objectifs de développement des compétences collectives des équipes des ESMS.

1- Partir de la personne et de sa situation
Nous plaçons au fondement de la formation des équipes la rencontre et l’observation conjointe des personnes pour lesquelles nous sommes sollicités. Bien que les connaissances actuelles en neuropsychologie et neurophysiologie aient nourri l’élaboration de notre démarche d’évaluation clinique, nous ne réalisons pas un bilan neuropsychologique à proprement parler. Notre objectif est de parvenir à une compréhension globale partagée du profil fonctionnel et communicationnel de la personne, prenant en compte les aspects sensoriels, neurosensoriels, moteurs, neuromoteurs et cognitifs de celle-ci ainsi que sa situation au sein de sa famille et de son environnement.

2- Susciter le questionnement des professionnels
Mettre les professionnels en position d’observateur permet de susciter leurs questionnements et de construire, avec eux, une compréhension partagée de la personne. Pour ce faire, nos modalités pédagogiques invitent les participants à se positionner, en alternance, comme observateur ou comme acteur des échanges qui ont lieu avec la personne en situation de handicap.
Nous proposons également des ateliers pluridisciplinaires au cours desquels les professionnels se trouvent en situation de devoir communiquer avec d’autres professionnels en s’appuyant sur l’élaboration de dessins situationnels ou en utilisant des pictogrammes. Ils se trouvent alors en situation de s’interroger sur l’acte même de communication.
Enfin, l’analyse en équipe pluridisciplinaire de situations particulièrement complexes permet non seulement de susciter le questionnement de chacun mais aussi d’inciter l’équipe à croiser les différentes observations de façon à pouvoir proposer et formuler des hypothèses au sujet du fonctionnement global de la personne.

3- Concevoir la formation comme un processus qui se déroule dans le temps
Les contenus de formation sont construits au fur et à mesure, en fonction des besoins mis à jour. Nous élaborons au préalable le schéma global de nos interventions dans le cadre d’une convention de partenariat qui est régulièrement réévaluée. Peu à peu une distance est prise par rapport aux interventions directes auprès des personnes.
Un autre type de travail se met en place avec les équipes : analyse de dossiers, analyse de séquences filmées, exposés théoriques. Un appui à l’accompagnement des cadres de proximité est également proposé. Ceux-ci sont très rarement suggérés en première intention. Comme nous ne pouvons intervenir que deux ou trois fois par an dans un même établissement, nous prenons appui sur des personnes référentes des actions menées pour en assurer la continuité. Ces professionnels ressources relaient la réflexion auprès de l’équipe et sont également susceptibles d’être « relais » au cours d’un éventuel transfert de compétences en interne ou vers d’autres services sur le territoire.

picto formations inter établissements

Autrement dit, un dispositif de formation expérientielle
Lire la suite : extrait du rapport d’activité 2019 (PDF, 195 Ko)

Un enjeu: Développer les compétences collectives:

Marc FOURDRIGNIER et Philippe LYET ont mené une recherche sur « Emplois, métiers et professionnalisation dans le champ du handicap rare ». Ils ont questionné les professionnels des centres de ressources et des établissements partenaires. Dans le chapitre intitulé: « Des constructions collectives », ils analysent les dispositifs imaginés par les centres de ressources dans le champ du handicap rare afin de développer les compétences collectives des établissements spécialisés.

« Cette recherche montre qu’il ne s’agit pas seulement d’identifier des compétences et de les transmettre mais d’enclencher des coopérations entre plusieurs acteurs qui ont chacun leur logique. C’est ce processus de coopération qui fait ressource pour l’action et ce qui permet de singulariser les interventions. « Notre travail c’est de mettre en évidence chez certains professionnels des qualités qu’on repère comme ressources possibles, et si on voit un potentiel, nous les stimulons à aller dans ce sens-là. (…) chaque situation est différente d’une autre ; et donc la réponse est particulière à chacune de ces situations, à chaque équipe de professionnels, à chaque établissement. On fait du sur-mesure, même si on utilise des briques que l’on a construites avec d’autres, mais l’assemblage n’ait jamais le même. Moi, je me vois de plus en plus comme « colporteur ». Quand je me déplace, je vois ce qui existe, ce qui se fait dans l’établissement, je rencontre l’équipe, je discute avec certaines personnes, parfois je me dis « mais c’est super ce qu’ils font ». Donc je mets mon grain de sel, et puis une fois que nous avons mis au point quelque chose, je rapporte ce butin, et je vais m’en resservir dans une autre institution. Oui « butiner » c’est vraiment le mot ; « butiner » des savoirs pratiques. » (Professionnel de CNR)… »

« Des processus d’innovation plutôt que de transmission:
Il ne s’agit pas seulement de transmettre des savoir-faire mais également d’« acclimater » la méthode au contexte spécifique de l’établissement. C’est en effet en situation de travail avec une personne, en se heurtant à des problèmes et en essayant de les résoudre, que les problématiques et les gestes professionnels peuvent être mis en évidence. Et lorsqu’il s’agit de faire prendre en compte, par une équipe spécialisée dans la prise en charge d’un handicap particulier, un handicap d’une autre nature, l’enjeu est alors de combiner des logiques de travail hétérogènes et de construire une intervention complexe et hybride. »

Extraits de « Coopération et expertise collective dans le champ du handicap rare de Philippe LYET et Marc FOURDRIGNIER 2015


En savoir plus

  • Rapport CEREP CREAS IRESP Emplois-métiers-professionnalisation-Handicap rare Chapitre III Des constructions de compétences collectives Rapport de Marc FOURDRIGNIER et Philippe LYET . 2014 p 87 – Cliquez ici
  • Témoignage de Valérie Antoniolli cheffe de service au CROP Paul Bouvier à Nîmes – Cliquez ici
  • Enjeux du diagnostic fonctionnel : Construire une coopération territoriale – Vidéo ici
  • Le développement d’une compétence collective: l’enjeu de la formation comme moyen d’intégration: Actes du colloque CNSA et GNCHR en 2016 – p.32- Cliquez ici

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Philippe Lyet, Valérie Antoniolli, Élisabeth Lasserre, Marc Fourdrignier, Françoise Thomas-Vialettes, Isabelle Ridoux, Martine Lebrun, Philippe Dupuis, Marie-Cécile Carre-Fairier

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